Ami lecteur, qu’est-ce qu’une COB, me demandes-tu? Je te ferai grâce d’un suspense insoutenable : COB signifie « Compliquée Originale Barj’ ». Ce concept de COB me fut rapporté par un bon ami qui, fort de ses rencontres amoureuses, a pu en dresser le portrait parfait.
Ne te laisse pas tromper par cet acronyme racoleur, la COB est avant tout un être sensible. Elle n’est en rien une chieuse, attention, ne confondons pas tout ! Bien plus sympathique, mais bien plus écorchée, la COB peut être chiante, cependant, elle ne le sera pas consciemment. Loin d’elle l’idée de manipuler l’autre, ou de le pousser volontairement dans les limites de ce qu’il pourra tolérer d’un être humain, elle sera, néanmoins, potentiellement invivable au quotidien.
Ce qui caractérise, la COB c’est que toute relation avec elle sera d’un compliqué inextricable conditionné par un sac de nœuds social alambiqué d’une conjoncture passive aux états dérangés par une fragmentation partielle de son corpus mentalis. Cette phrase n’est pas claire et ne veut a priori rien dire ? C’est exactement là où je voulais en venir. La COB est relou, compliquée et pas forcément très cohérente, ni logique de prime abord.
Entretenir une relation avec elle sera un exercice à haut risque empreint de crises épisodiques, d’émotions excessives et disproportionnées. Dans une logique de tout ou rien, la COB pleure beaucoup, fait beaucoup la gueule, se plaint pas mal, t’en voudra pour des raisons que tu ne comprendras pas et qu’elle ne t’expliquera pas.
Les symptômes
Pour savoir si la fille que tu fréquentes est une COB, il suffit d’être attentif à quelques signes révélateurs. Loin de moi l’idée d’en dresser une liste exhaustive, ces comportements sont quelques exemples qui ne se combinent pas nécessairement entre eux.
La COB peut avoir un rapport décalé à sa propre personne. Il n’est pas rare que son estime d’elle-même frôle le zéro absolu. Elle peut avoir tendance à se dévaloriser à outrance se pensant idiote, moche, grosse, stupide, incapable, empotée … le mieux à faire dans ce cas-là est de la conforter dans ses perceptions car tu auras beau dire, rien de ce qu’elle entendra ne lui fera changer d’avis ; un « oui ma chérie tu es laide et stupide » devrait être suffisant pour changer le sujet de la conversation.
Souvent, la COB évite de te laisser entrer dans son univers ou dans la bulle hermétique qu’elle s’est créée et où elle se sent en sécurité. De ses expériences passées et douloureuses, elle s’est forgée une armure qu’elle ne te laissera pas facilement percer. Le mieux à faire est donc de la traumatiser encore un peu plus en la forçant à s’ouvrir. Toutes sortes de chantages et autres manipulations peuvent être utiles à ce moment-là, n’oublions pas que la COB est un être malléable et fragile, autant que cela serve à quelque chose.
Parfois, la COB ne copule pas. Ami lecteur, tu me diras qu’il n’y a pas d’obligation à cela et tu auras tout à fait raison ! Ce qui la rend COB COB n’est pas tant qu’elle n’ait pas de relation sexuelle avec toi … c’est surtout qu’elle se mettra en situation pour que tout se produise en stoppant net, freinant des quatre fers au moment fatidique. Pour exemple simple, vous dormirez ensemble, elle se collera contre toi en nuisette sexy, te tripotera comme il se doit … mais n’ira pas plus loin. Te laissant dormir sur ta crampe telle une moto sur sa béquille.
Parfois, au contraire, la COB tombera éperdument amoureuse de toi après quelques rendez-vous ou quelques parties de jambes en l’air. Prête à renoncer à ses projets pour fonder la famille qu’elle a secrètement rêvée, imaginant la tête de vos enfants tandis que tu lui demandais de te passer le sel lors de votre premier rancard. Tu peux lui proposer de rester amis, si tu te sens l’âme faux-cul, mais n’importe quel râteau fera l’affaire.
Il n’est pas rare que la COB entretienne des relations ambigües avec son ex-copain. Que celui-ci soit présent d’une façon ou d’une autre dans sa vie, par choix ou par obligation. Elle parle de lui, le côtoie, t’obligeant à faire de même. Jusque-là, ça pourrait sembler anodin, mais, afin de rendre la scène encore plus tragique, l’ex peut lui-même avoir des soucis : violent, dépressif, intrusif, autoritaire … qu’importe, voilà qui salit un peu plus le tableau. Ton but ultime sera, à terme, de devenir cet ex-copain en question.
La COB peut avoir des crises de tout-ou-rien. De l’euphorie à la crise de larmes ; de l’amour fou, à la haine profonde ; de l’attitude chaleureuse de ses accolades, au blizzard hivernal de ses mots glacés. La COB joue souvent l’excès. De ces sauts d’humeur imprévisibles, tu ne garderas qu’un air dubitatif et un sentiment d’impuissance quelque peu frustrant. Je te conseille de lire un magazine.
D’où vient ce comportement ?
Cher ami lecteur, la COB n’est pas à blâmer. C’est une victime. Sa fragilité psychologique l’a rendue compliquée, son cœur abimé l’a rendue originale, et enfin ses expériences avec les hommes qui t’ont précédés l’ont rendue barj.
Parfois, sur fond d’expériences passées douloureuses, le gentil garçon que tu es, subit les conséquences des plaies encore ouvertes par d’autres hommes sur le cœur et l’âme de la COB écorchée.
Il peut s’agir d’une rupture douloureuse et un peu trop récente, ou carrément, dans les cas extrêmes, d’un lourd passé tinté d’emprise psychologique, de violence morale ou physique. Mais, entendons-nous bien, toutes les COB n’ont pas subi de telles violences et toutes celles qui ont eu le malheur d’en subir ne sont pas devenues COB ! Parfois la COB, c’est juste une fille un peu simplette et maladroite avec les hommes. Toujours est-il, ami lecteur, que tu es en face d’une femme qui, pour une raison ou une autre, a un rapport décalé à l’homme et aux sentiments qu’elle peut avoir à son égard. Tu peux l’éviter, la fuir, mais tu ne peux la blâmer.
Comment soigner une COB
La COB requière une grande patience. Si tu ne la fréquentes pas au quotidien, cette femme est à réapprivoiser à chaque fois que tu la verras et sera, en somme, une inconnue à chacune de vos retrouvailles.
Ami lecteur, tu seras peut-être le gentil garçon qu’elle rencontre après tous ces bad boys. Tu seras peut-être le premier qui la respecte, le premier qui l’aime, ou simplement le premier après une longue histoire douloureuse. Comme tu peux te sentir l’envie de la « réparer », elle peut souhaiter ou non que tu le fasses. Ainsi, peut-être que force de patience, de temps, de douceur et d’amour, tu parviendras doucement à apprivoiser cette femme aux cicatrices invisibles. Mais attention, préserve-toi, ami lecteur ! Il peut tout à fait arriver que tu ne sois pour elle qu’une béquille, qu’elle utilisera pour les temps difficiles, de quoi reprendre confiance en ses charmes, et qu’elle jettera après usage. De cette façon, tu l’auras soignée, certes, elle sortira apaisée de votre relation, mais tu en auras fait les frais.
La COB est une victime, mais toi-même, ami lecteur, tu peux être sa victime. Fait bien attention !
Le COB
Eh oui, amie lectrice, ce portrait fait écho à certains hommes que tu peux connaître, et tu as raison. L’homme peut-être COB également. Tout aussi écorché par ses expériences passées, il adoptera souvent, dans sa version grossière, des attitudes de dépressif chronique, inondant le tout facebook de poèmes sombres et mauvais, de paroles de chansons glauques et de messages « tmts » à l’intention de personnes obscures.
Dans sa version plus subtile, il pourra gagner en charisme auprès des femmes simplement en les évitant (le principe du « fuis moi je te suis » redoutablement efficace et qui mériterait bien un article tiens). Et être ainsi l’homme obscure qui n’entretient jamais de longues histoires.
Il peut être celui qui s’en tape le plus possible, pour un résultat identique.
Il peut être l’homme indécis, celui qui craint la stabilité, choisissant une fille avec qui partager sa vie et regrettant immédiatement son choix, en préférer finalement une autre … bref, vouloir en permanence ce qu’il n’a pas.
Au final, hommes ou femmes, les COB ne sont ni plus ni moins que le résultat d’expériences malheureuses. Aussi, en tant que gens normaux, géniaux et magnifiques, nous nous devons de préserver nos futures-exs, par respect pour ceux qui les fréquenteront après nous ! A moins d’être victime du syndrome de sauveur de l’humanité et d’avoir besoin de fréquenter des cas sociaux, personne ne souhaite se ramasser un ou une COB, n’est-ce pas ? Bon, alors on évite d’être ceux qui les créent, et tout ira pour le mieux.
Merde, j’crois que je suis une COB … :(
Ne t’en fais pas la dingue, on est tous un peu COB en vérité … bon, ok, certains plus que d’autres tout de même
Hum…je vais aller voir un psy je pense !
Tu m’enverras la note ;)