Face aux milliers de lettres/pierres dans mes carreaux avec un message enroulé autour/pigeons voyageurs/signaux de fumée/coups de coudes avec clin d’œil […] que je reçois quotidiennement pour me suggérer de nouveaux articles, j’ai dû faire un choix et opter pour un thème qui me fût inspiré à la lecture d’une page trouvée sur un site sur lequel je nourris régulièrement mon intellect en quête de nouvelles du monde, Rue 89. On y trouve un charmant article au ton léger portant sur le SMS de drague et le temps requis avant de l’envoyer. Cette info ne date pas d’hier, mais après une longue macération dans mon cerveau fertile, les miasmes se sont agglomérés en un nouvel article … qui a vaguement à voir avec ce sujet.
Ami lecteur tu t’interroges probablement sur la stratégie subtile que tu es censé mettre en place pour recontacter une cible au long court. Je ne t’aiderai probablement pas, mais peut-être vais-je connecter malgré moi quelques réseaux neuronaux dans ton esprit confus, embourbé de questionnements inutiles, grâce à une dose conséquente de sérotonine que je t’offre à la lecture de cet article simple et (peu) propice à l’introspection. Relaxe-toi, et laisse à cet instant de détente le loisir d’offrir quelques secondes de répit à ton cerveau dérangé.
Contact
Ami lecteur, tu as passé un moment de débauche intensive d’une pureté sans pareil à la suite duquel ton corps est entré dans une nouvelle ère de détente et de satisfaction … oserais-je dire, de plénitude. Oui, cette conquête, que tu as su habilement piéger dans ta toile et entrainer dans ton antre, t’a offert quelques instants dont les précédents ne sont pas légion. Mais vient rapidement le temps où vos routes divergent. Toi et ta conquête échangez un sourire vague, une accolade amicale ou, pourquoi pas, un dernier baiser, avant que vous ne retourniez à vos vies respectives, vos marmites sociales indépendantes, vos univers parallèles.
Ton plaisir fût unique et mémorable, mais de part sa nature volatile, il ne reste bientôt que le souvenir pâle des fragrances enivrantes de votre étreinte passée. Ta conquête laisse à tes lèvres cette saveur douce et délicate de quelques philtres aliénants que les plus grands poètes nomment « un p’tit gout de r’viens-y ! ». Tu retournes à ta vie triste, ton quotidien terne, te submergeant de tâches monnayables pour oublier ce qui fût, sa personnalité plaisante, son corps de rêve, son sourire, ses caresses, ses danses jouissives qu’elle exécutait passionnément sur/dans ton corps. Bref, te voilà seul(e), livide, dans ton lit, vide. Tu revis la scène en images magnifiées de vices délicieux dans ton esprit torturé. Il n’y a rien à faire, tu ne peux t’en défaire, les yeux grands ouverts à l’insomnie, entre deux crises hallucinatoires, tu réalises soudain que ta conquête t’a piraté. Fidèle de ce blog tu as relu l’article Oublier l’Autre, ou comment se le sortir de la tête des dizaines de fois, et placé en tes nouvelles victimes l’espoir vain de la liberté, la libération, l’illusion de l’avoir oublié. « Oui c’était vraiment bien avec John/Cindy, mais là je suis passé(e) à autre chose, je ne pense plus à lui/elle !». Et pourtant, tu revois en rêve son corps, son sourire, tu revis ses caresses en pensées impures, faisant naître en toi la culpabilité de nouveaux dénis.
Fini les rêves humides ou trop durs ! Il est temps d’agir.
Tu t’étais promis de ne pas le faire, mais c’est plus fort que toi. Il faut que tu le/la revoies.
C’est à cet instant précis que tu lèves vers moi un regard suppliant, désespéré en me demandant «mais comment faire ?».
J’évoquais précédemment l’art de faire une déclaration d’amour digne de ce nom, tu peux donc te reporter à cet article de grande qualité (cf : Faire sa déclaration ) pour avouer un amour que tu ne peux plus contenir en silence.
Mais bien que j’adore radoter, si je fais un nouvel article, c’est bien pour parler de quelque chose de nouveau. Admettons ici que tu ne désires pas faire une déclaration en ces termes, mais simplement faire un signe à l’autre afin de reprendre contact pour se revoir, voire, tenter de se rapprocher d’avantage mais sans pour autant lui avouer un amour pathétique.
Avant tout, mettons les choses au point. La question n’est pas d’espérer une réponse positive à tout prix. Cet article ne t’apprendra pas à obtenir un nouveau rendez-vous avec ta cible, oh que non ! L’humain est doté d’un truc très chiant qui s’appelle le libre arbitre … j’ai appris ça à mes dépends car c’est le seul frein dans mon plan pour conquérir le monde … mais je m’égare.
Cet article ne t’assurera donc pas une réponse positive, mais, idéalement, grâce à lui, tu ne pourras plus te reprocher l’échec. C’est-à-dire que tu auras mis toutes les chances de ton côté pour que ça marche, tu auras tout fait pour qu’en cas d’échec, si échec il y a, il ne soit pas de ton fait.
Ce qui va suivre est très simple et tient en deux leçons.
La leçon numéro 1
Je fais tout d’abord un aparté spécial œstrogène : Amie lectrice, tu veux recontacter John car il ne t’appelle pas ? Tu te dois de franchir un cap.
Tu peux être romantique, old school ou vieux jeu, et penser que c’est au mâle de venir te faire sa cour … et tu as raison … au XIXème siècle. Bienvenue dans la vraie vie moderne, tu apprendras que l’homme est aussi paresseux qu’un lion en pleine digestion et apprécierais volontiers un match de catch à poil dans la boue entre deux prétendantes si l’occasion lui était donnée. A toi donc d’être lionne. Bref, le temps des courbettes est loin et dans bien des pays, ce sont les femmes qui draguent, oui madame ! Elles vont au marché (les bars, boites, ou n’importe quelle soirée) et font leurs courses, choisissant un homme à séduire (ami lecteur fainéant, je te sens rêveur). Tout ça pour dire que nombreux sont ceux qui cèdent à la paresse, ça n’est pas un défaut en soit, ça n’est pas grave, mais il faut en avoir conscience pour s’y adapter.
Nous y voilà donc. Amie lectrice (mais peut être que cela concerne également certains amis lecteurs à l’égo surdimensionné), dans toute tentative de contact ou de recontact, il y a une démarche intellectuelle que chacun se devra d’effectuer dès lors qu’il voudra instiguer un pas vers l’autre. Il s’agit de ravaler sa fierté, voire parfois ramper plus bas que terre pour faire l’effort du premier pas et demander à l’autre si ça l’intéresserait de te revoir.
D’où la leçon numéro 1 : ne pas avoir peur de faire le premier pas.
Eh oui, il faut bien que quelqu’un le fasse, ce sera toi.
La leçon numéro 2
Te voilà donc prêt à franchir le pas et à contacter ta cible, bravo. Mais prend garde !
Le premier qui contacte l’autre se met, en quelques sortes, en position de faiblesse. Si tu es prêt à accepter de jouer ce rôle grâce à la leçon 1, c’est bien mais fait attention à la façon dont ta cible va interpréter ton attitude.
Car voilà, dans toute relation équilibrée, saine et asexuée, les bons amis se contactent variablement, plus ou moins régulièrement sans s’interroger sur qui contacte qui. Dans le cas d’un intérêt mutuel et équivalent entre toi et tes amis, tu ne te poseras pas de questions et tu auras surement raison. Les gens que tu dois contacter en permanence, pour lesquels tu es seul à faire un effort n’ont pas besoin de toi dans leur vie, ce ne sont pas vraiment des amis.
Dans une relation sexuée, ça fonctionne pareil, mais en pire. C’est très sournois. Car si tu montres trop d’intérêt pour l’autre, tu passeras forcement pour un dépendent social en manque de fréquentations, voire un amoureux transit, même s’il n’en est rien.
Et c’est là que le bât blesse. Oui, il n’y a rien de pire pour faire détaler ta cible comme un lapin dans la pampa. Toute la subtilité de la chose consistera essentiellement à contacter l’autre pour lui montrer de l’intérêt (sinon il se demandera bien pourquoi tu le contactes) sans que tu passes pour un crevard en manque ou un asocial en crise.
D’où la leçon numéro 2 : ne pas avoir l’air en manque ou en demande.
Et sinon ? On fait comment
Eh bien, c’est simple, on propose à sa cible de se revoir pardi ! Proposer un verre est un plan tout à fait standard et efficace. Tu pourras discuter de façon légère et espérer que l’alcool joue en ta faveur.
Les supports classiques de communication sont toujours très efficaces. Envoyer un SMS, un coup de fil, un e-mail, un message sur Facebook ou autre réseau social, sont des valeurs sûres. Mais c’est particulièrement à travers ces supports qu’il faut faire attention et éviter d’avoir l’air en demande.
« Cindy, je t’en prie, viens boire un verre avec moi, sinon je ne suis plus rien *sanglots étouffés*» ou même trop soumis « Cindy, tu viendrais boire un verre avec moi ? Enfin, si tu veux hein … tu veux ? ».
Il ne faut pas non plus paraitre trop détaché car ça peut faire trop celui qui est en demande et se force à avoir l’air détaché et ça fait faux.
« Salut Cindy, ça va ? Ca te dit qu’on aille boire un verre à l’occasion ? Si tu veux pas je m’en fous hein, t’façon ! J’ai mille autres copines à voir … »
Tu peux aussi feindre la rencontre fortuite. Tu travailles d’arrache-pied sur ce plan, tu mènes des investigations minutieuses sur les habitudes de ta cible, tu passes des heures en planque, en filature, tu analyses, tu guettes et tu fonds sur ta proie à l’instant fatidique au détours d’une allée, d’un couloir, d’une clairière, …
« Tiens, Cindy, qu’est ce que tu fais là ? C’est marrant, on fait nos courses dans le même supermarché … hey, ça te dirait de boire un verre à l’occasion ? »
Mais prend garde, évite les pièges et les erreurs
« Tiens, Cindy, Qu’est ce que tu fais là ? C’est marrant on fréquente le même … gynécologue … ? »
Tiens-toi en aux rencontres fortuites dans des lieux simples comme là où ta cible fait ses courses, là où elle se promène (un parc, des chemins forestiers -idéal si tu prépares un meurtre, mais ça n’est pas l’idée je crois-), là où elle sort, où elle fait du sport, … Ou encore dans le quartier où elle habite, où elle travaille … bref, soit créatif et planifie bien ta rencontre fortuite … ou ton harcèlement sournois …
Et après ?
Ta cible refuse ? Ça n’est pas un drame. Tu as fait ton possible pour ne pas avoir à te reprocher cet échec. Certaines choses ne dépendent simplement pas de toi. Tu ne peux pas plaire à tout le monde, voilà tout. Souviens-toi de l’article Etre seul ou mal accompagné et les coups de bol successifs monstrueux qu’il faut pour trouver quelqu’un de compatible. En particulier si tu es une personne asociale laide et stupide. Mais je m’égare.
Ta cible accepte. Succès. Bravo. Maintenant envoie-la balader pour lui montrer c’est qui qui commande ! Hein, qui est en demande maintenant là ? … ‘fais moins la maline là …
J’espère que cet article t’a plu, cher ami lecteur, et que tu te sens maintenant armé pour cet enjeu de pouvoir, cette bataille d’égo qu’est le recontact.
Comme toujours, si tu souhaites exprimer ton désarroi face à cet article absurde (ou une toute autre réaction), la page Facebook du blog et les commentaires accueilleront bien volontiers ta prose !
Edit : Pour toi ami lecteur connecté, tu peux à présent suivre ce blog @singlexperiment sur twitter.
grave–>j’aurai appris pendant mon année à Berlin que si c’est pas les femmes qui font le 1er pas.. et bah, alors.. on peut toujours attendre ;)
Oué, comme quoi, il faut savoir travailler pour s’amuser :)