Préalable 0 : L’amitié homme-femme

FriendsAh, flûte, j’aurais dû commencer par là !

Point clé, pierre angulaire d’une marmite sociale limpide, il est temps que je casse tes illusions une fois de plus, ami lecteur (ne me remercie pas, je le fais de bon cœur) en abordant l’amitié homme-femme.

Tu as plus de 9 ans ? Et à plus forte raison si tu es adulte, tu le sais certainement :

Ça n’existe pas !

Eh oui. Le « on est juste amis » est un leurre, un joli petit mensonge que vous vous faites à vous-même pour ne pas vous avouer que vous avez un faible l’un pour l’autre, ou que l’un de vous a un faible pour l’autre appelé « ami(e) ».

Bon, j’exagère un peu.

En vérité, l’idée ici est qu’il n’y a pas d’amitié homme-femme durable et sincère sans un minimum d’attirance mutuelle. Et qu’il n’y a d’ailleurs pas vraiment « d’amitié » mais plus vraisemblablement cette attirance seule.

Si tu nies, il y a tout à penser que ton soit disant ami(e) acquiescerait. Si ça n’est vraiment pas le cas, très bien, je vous laisse tranquilles et tu viendras t’excuser platement quand vous vous serez embrassés après avoir bu quelques verres de trop ou que l’autre t’aura déclaré sa flamme.

Il y a toujours un jeu de séduction plus ou moins flagrant qui s’installe entre un homme et une femme (hétérosexuels) lorsqu’ils interagissent dans la marmite sociale. Son expression dépendra du degré d’intimité qui s’est installé et de la personnalisé de chacun, mais il sera bel et bien là.

Pas toujours présent en cas de copinage, ou dans un cadre de « bande de potes », il sera évident en cas de réelle amitié (enfin du moins ce que vous appellerez et considérerez comme telle) ou lorsque les protagonistes se plaisent à avoir des échanges amicaux en tête à tête et sur le long terme.

Voyons maintenant ce qu’il se passe quand les personnes se connaissent assez bien.

Amitié homme-femme : la relation équilibrée

Dans le cas où les deux protagonistes conçoivent leur relation amicale de la même façon, que ce soit en niant l’évidence ou en assumant cette attirance mutuelle (plutôt rare), nous sommes face à un équilibre parfaitement instable. Une bombe à retardement, ou plutôt, un de ces vieux missile enterré qui peut exploser à tout moment … comme jamais.

Je ne diabolise pas du tout la chose, c’est agréable d’échanger avec son ami(e) de sexe opposé, de se confier et d’avoir un avis différent et bien plus réaliste que celui que donnerait une personne du même sexe. C’est comme avoir un espion dans le camp adverse qui te livre ce qu’il sait au compte goute, et te permet d’élaborer de nouvelles stratégies pour la conquête.

Bref, cette relation peut rester telle qu’elle est, indéfiniment saine, naturelle et satisfaisante.

La grosse différence entre la relation équilibrée assumée et la relation équilibrée niée c’est que la seconde peut probablement plus facilement et sournoisement glisser vers une relation douloureuse et durablement déséquilibrée.

Amitié homme-femme : la relation déséquilibrée

Voilà ce qui arrive quand l’un des deux tombe amoureux. Non mais franchement quelle idée ! Tu ne pouvais pas y penser avant d’avoir une personne du sexe opposé comme « ami(e) » ! Ça te pendait au nez !

Dans le cas où l’attirance mutuelle n’est pas assumée, ce déséquilibre, cet amour, tout comme le furoncle immonde et surinfecté, entrainera la nécrose de la relation. L’épris(e) ne pouvant déclarer sa flamme, la gangrène de sa passion rongera ses chaires, jusqu’à putréfaction, et, à l’instar du liquide infâme suintant des plaies, couleront d’amères larmes fruits d’un cœur brisé (et c’est beau comme du Tino Rossi).

Bref, ça craint.

Un choix délicat s’offre alors au pauvre cœur souffrant :

-l’épris(e) calme ses transports, les tuent dans l’œuf et on n’en parle plus,

-version old-school, il souffre et meurt en silence comme tout bon romantique qui se respecte,

-il prend le risque de flinguer sa relation d’amitié en déclarant sa flamme. Et nous voilà au point de non-retour.

Le point de non-retour

On atteint le susdit point, soit par l’aveu du déséquilibre, soit par une action physique instiguée par un, ou les deux, protagonistes. Donc lorsque les deux « amis », ou l’un d’eux au moins cesse de se voiler la face et fait exploser le missile.

Notons que dans le cas d’une relation équilibrée assumée, le déséquilibre n’est pas ou peu présent car, quitte à assumer l’attirance, autant assumer tout le reste. On arrive parfois bien plus rapidement et facilement au point de non retour que dans le cas de l’attirance non-assumée.

Eh oui, franchi un certain cap, inutile de venir pleurer, les « dérapages » entre amis sont tellement communs. Combien de fois m’a-t-on compté quelques dérapages, glissades, triple saltos incontrôlés, voir même (attention ne lisez pas ces mots si vous avez moins de 18ans) un double axel par-ci par-là avec son/sa soit disant meilleur(e) ami(e). Mais enfin, ça devait fatalement arriver !

Pas de panique, tout va bien, vous voilà dans une situation inextricable.

Les conséquences

Dans le cas où le point de non-retour était sans grandes conséquences, ou que le déséquilibre n’était pas trop creusé, ce qui peut te sauver la vie, enfin votre « pseudo-amitié-qui-y-ressemble-mais-qui-en-n’est-pas-vraiment-c’est-à-présent-évident-tu-avais-raison-cher-thescientist-et-je-m’excuse-platement-de-ne-pas-t-avoir-cru-plus-tôt », c’est de la faire finalement passer en mode équilibrée assumée. Oui, je crois bien que c’est la seule solution. Mais de toute façon, rien ne sera vraiment plus comme avant.

Sinon, si ça n’est pas possible, vraiment pas possible, c’est fini, vous n’êtes plus amis et ne le serez jamais plus.

Vous n’aurez alors d’autre choix que de vous éloigner l’un de l’autre, et de vous éviter comme la peste.

Ou pire encore … vous sortirez ensemble et tomberez peut être amoureux.

Quelle catastrophe, quel drame, la fin d’une amitié c’est incontestablement toujours horrible.

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