La chieuse

Il y a une gimmick classique que j’ai entendue je-ne-sais-plus-où qui disait « les hommes préfèrent les chieuses ». Je ne sais pas si c’est vrai dans la vraie vie, mais parfois on peut assister à des scènes où l’on ne peut que se rentre à l’évidence. Et ce refrain nous vient soudainement à l’esprit, comme une rengaine lassante dont on aurait bien aimé se débarrasser. C’est peut-être ton cas, amie lectrice, car si tu es de nature plutôt douce et affable, il est compliqué d’imaginer que des connasses autoritaires, qui ponctuent un amour conditionnel d’ultimatums castrateurs, puissent avoir plus de succès que toi auprès des hommes … et pourtant !

Qu’est-ce qu’une chieuse ?
Les chieuses, ou casse-burnes comme on peut les appeler, forment une sous-espèce caractéristique parmi les humains de sexe féminin.
Elle aura des demandes particulières « oui, je vais prendre le risotto à l’ail, mais ne mettez pas trop ail et je veux que le riz soit légèrement collant mais pas trop collant ! ». Ou posera ses conditions si par hasard, ami lecteur, il te prenait l’idée saugrenue de lui demander un service « ok, j’appelle les pompiers car ta maison est en flamme, mais je te préviens, hein, pour nouvel an, tu me gardes Kevin et Kevina, ils ont la gastro ». Ou encore ne manquera pas de vous rappeler dans ces conditions que vous lui êtes redevable « tu te souviens quand j’ai appelé les pompiers pour toi ? … ». Bref, elle se donnera l’illusion de tout contrôler, et sans réaction proportionnée, elle y parviendra certainement.
C’est face à un homme que l’essence de la chieuse se révèlera réellement. Elle s’exprime généralement par des cris hystériques lors d’engueulades sommaires où leur potentiel expressif se révélera pleinement par l’ajout de gifles-dans-ta-face ou de claquage-de-porte.
En couple, la chieuse ne fait pas dans la demi-mesure, elle ne laisse généralement pas à son interlocuteur le loisir de s’exprimer, fait ses valises sans sommation et retourne chez sa mère (ou chez son ex) à la moindre crise. Elle ponctue facilement ses phrases par un chapelet d’insultes des plus raffinés. Elle dicte ses phrases comme des sentences définitives pour que l’autre (son compagnon) se sente comme la dernière des merdes … et ça marche. Car oui, c’est principalement face à un homme doux et aimable que la chieuse devient un ogre.

Phénomène de mode
Ces chieuses peuplent le cinéma. Il n’y a pas un film dramatique (ou un film français) dans lequel un personnage féminin ne retourne pas une gifle à un autre personnage (souvent masculin). C’est justement dans les films que l’on peut le mieux observer ces femmes absolument insupportables … et le comportement caractéristique des hommes soumis qui les aiment ainsi.
Les chieuses sont symptomatiques d’une société moderne tétant, dans l’ombre, les mamelles grasses du féminisme. Au-delà de ça, et bafouant cet héritage discutable, elles sont aux portes du phénomène de mode, arborant une fierté spécieuse, et revendiquant haut et fort le droit de l’ouvrir, y compris pour dire des conneries.
Ce phénomène prend de l’ampleur, s’alimentant lui-même, il n’y a qu’à voir le nombre de jeunes femmes qui se revendiquent comme étant des chieuses …

Ceci n’est pas une chieuse
Il est intéressant de savoir que parmi celle qui s’affichent et se revendiquent entant que telle, certaines chieuses autoproclamées n’en ont parfois rien. Elles s’affligent de cette insulte par anticipation afin d’éviter que leur compagnon ne le leur disent si, par hasard, elles avaient quelques revendications. « -Putain, Cindy, tu veux pas que j’envoies une photo de toi nue à mes potes ? T’es vraiment une chieuse ! ». Ou bien « -John chéri, je me suis coupée l’indexe avec le grand couteau de cuisine, il faut que tu m’amènes aux urgences -Putain, Cindy, tu pouvais pas attendre la mi-temps quoi ! Ah et puis le rôti est foutu !?! ET EN PLUS ON VA BOUFFER FROID ?!? Mais quelle chieuse ! ». Nous remarquons dans ces exemples affligeants que la soi-disant chieuse est à la botte de son assisté de compagnon obèse et que le féminisme est bien loin.
Plus généralement, ces chieuses factices autoproclamées confondent le fait d’être une chieuse avec le fait d’avoir un minimum de caractère …
Quelques fois, l’ersatz de chieuse est vraiment bonnes pâte, sans personnalité ni caractère et compense avec cette appellation qui ne trompe personne, tel le quadragénaire face aux premiers troubles érectiles et sa Lamborghini douze cylindres en V.

Les hommes préfèrent les chieuses
Mais revenons à nos chieuses pur-sang. Une fois encore, je ne sais pas si c’est vrai dans l’absolu, mais il y a un fait indéniable sur lequel je pense, tu ne me contrediras pas, ami lecteur. Il s’agit du fameux « fuis moi je te suis » qui est toujours redoutablement efficace. Souviens-toi de notre Bad Boy, cet homme indompté, cet étalon sauvage fantasque. Bien que le terme « chieuse » ne soit pas aussi valorisant, que l’appellation « bad boy « , j’affirmerais que la chieuse est probablement son pendant féminin. L’homme faible, fanatique, aimera chez cette femme haute en couleur son côté imprévisible, sanguin. Il sera charmé par cette sauvageonne, béat face à sa faculté de rebondir et sa capacité à pouvoir tout plaquer du jour au lendemain sur un simple coup de tête.
La chieuse n’est jamais acquise, il faut la conquérir en permanence, la dompter en la brossant dans le sens du poil, faire d’elle une princesse et la reconquérir trois ou quatre fois pas mois quand elle aura plié les gaules pour rentrer chez sa mère, parce qu’elle aura mal interprété le sourire que tu as fait à la serveuse, ou parce que tu auras eu, d’après elle, un mot de travers, ou encore parce qu’elle aura ses règles.

La chieuse plait, la chieuse fascine. Inaccessible, elle envoute, elle rend fou. A chacune de ses exigences, elle pousse des hommes sains d’esprit, à autant d’abnégations stupides.

Empêchons-les de nuire
La seule façon d’éradiquer les chieuses est de ne pas céder à leurs exigences. Alors oui, c’est facile, pour toi, amie lectrice, de dire fermement non à ta voisine en pleine force de l’âge, qui, comme tous les jeudis, te demande de descende ses poubelles puisque tu vas descendre les tiennes et d’en profiter pour lui remonter son courrier et ses courses en passant. Je te sens forte, tu peux dire non, je sais que tu en es capable. Envoi-donc cette chieuse exploiter la gentillesse de quelqu’un d’autre.
Mais toi, ami lecteur, toi qui ne peux dissocier le fait de rendre un service à une femme avec une perspective coïtale, tu risques d’avoir plus de mal. Tu es la cible idéale, le crétin malléable et soumis qui ferait n’importe quoi pour avoir une chance d’abuser de son corps consentant, et elle le sait. Elle t’exploitera tant que tu la laisseras faire et tu ne l’intéresseras que tant qu’elle pourra abuser de ta gentillesse. Aussi saches deux choses : tant que tu seras à sa botte, tu ne l’exciteras pas (quel genre de femme est attirée par une lavette, franchement ?), et tant que tu ne lui diras pas non, elle te saura à sa botte. Donc de deux choses l’une : apprend à dire non et affirmes-toi entant que mâle alpha. Voilà comment tu seras désirable à ses yeux. Et non seulement la perspective coïtale sera réelle mais en plus, tu n’auras plus à aller promener son chien quand il pleut ou quand elle sort avec John.

Voilà, cher lecteur, j’espère t’en avoir appris sur les chieuses aujourd’hui. N’hésite pas à compléter cet article dans les commentaires, ou sur la page facebook du blog … ça va faire longtemps que personne n’a réagit, je vais finir par croire que j’écris des choses parfaites !
Tu peux également surveiller l’arrivée de nouveaux articles sur twitter @singlexperiment !

Laisser un commentaire