Après l’article Tu crois que je lui plais ? , puis Eh merde … je crois que je lui plais … , voici l’article Dis-moi que je te plais ! qui permettra d’ajouter un peu de confusion et de trouble au lecteur en quête de réponses que jamais il ne trouvera ici. Si toutefois mes propos étaient encore trop clairs, je t’invite, ami lecteur, à te vaporiser les globes oculaires avec un mélange de jus de citron et de tabasco.
Il y a quelque chose de génial dans le fait de plaire. C’est comme si les autres étaient un miroir et qu’à travers leurs regards ébahis on pouvait y lire notre propre beauté.
Ami lecteur, ne nous mentons pas, plaire fait du bien à l’égo. C’est un plaisir simple qui renvoie à la perception intime que nous avons tous de nous-même. D’ailleurs qui n’aime pas plaire ? Tout le monde aime plaire ! Tout le monde arrange un minimum son apparence (avec plus ou moins de succès) pour plaire. Que ce soit de façon active (en séduisant, le regard félin et les dents blanches) ou passive (en se sachant désiré(e) et en étant conscients que les pervers(es) les plus laid(e)s se masturbent probablement en pensant à nous), plaire c’est quand même pas mal.
Mais plaire à beau être un plaisir égocentré, n’omettons pas qu’en plaisant nous offrons également un peu de bonheur aux victimes de nos charmes.
Moi-même quand je rentre dans une pièce ou que je me promène dans la rue, et qu’une personne en rut m’observe béate, le regard vitreux et la bouche sèche tant elle est fascinée par mon être merveilleux et mon charisme légendaire, je me congratule du bonheur fugace que je donne, un instant, aux pauvres hères. C’est parfois tellement simple de donner un peu de enchantement au monde, pourquoi s’en priver ?
Plaire est donc autant égoïste qu’altruiste.
Je ne reviendrai pas sur les signes évidents qui montrent que l’on plait à quelqu’un, je les ai évoqués ici, ni les désagréments que l’on peut rencontrer quand on plait à quelqu’un dont on n’a que faire car ils sont développés là.
Ce qui va nous intéresser ici est tout autre : simplement le fait de plaire.
Tu me plais en silence
Il est claire que cela rassure même les plus auto-satisfaits d’entre nous. C’est indéniable, nous avons tous besoin de se sentir désirés, convoités, d’être un objet de fantasme. Sentir le regard de l’autre comme une caresse subtile sur son corps, un compliment muet, le préliminaire au préliminaire des préliminaires.
Car oui, le plus souvent, ce sont les regards qui sont les plus éloquents. Qu’ils soient répétés ou insistants, subtiles ou non, ils sont silencieux. Ils n’engagent à rien et si on souhaite s’arrêter là, on peut.
Mais personnellement, s’il m’arrive de me retourner quelques fois sur des gens magnifiques, je regrette souvent que ma timidité me retienne. Tu es probablement comme moi, ami lecteur, parfois on regrette de ne pas assumer totalement son regarde de merlan frit et de ne pas faire de son compliment muet, une éloge à sa beauté, ses yeux azures (ou ébènes, émeraudes ou dorés), son corps de divinité grec, son charisme évident par un simple : « pardon de vous dévisager de la sorte, je ne suis pas autiste, non, mais simplement subjugué(e) par votre beauté naturelle et sans entrave ». Mais je crois, hélas, que ça n’est pas demain la veille que nous dirons à un bel être d’éther inconnu qu’il est beau. Foutue timidité !
Tu me plais et je te le dis
Cela t’est arrivé certainement quelques fois, ami lecteur, que l’on fasse l’éloge de ta beauté de vive voix. Bon, bien sûr, pas en ces terme. En général, amie lectrice, on t’interpellera plutôt d’un « wah t’es bonne ». Ce qui, étrangement ne te flattera pas plus que ça.
En revanche, ami lecteur, laisse-moi te conter une anecdote qui fût, un temps, la fierté et la gloire d’une bonne amie. Il y a un peu plus de six mois de cela, alors qu’elle était en déplacement professionnel, un jeune homme, sur une place publique clermontoise noire de monde (autant qu’elle peut l’être à Clermont-Ferrand tout du moins), lui jeta à la face un « wah t’es bonne » sans autre forme de procès. Prise de court et surprise par cet affront à mi-chemin entre l’insulte et l’éloge, elle lui répondit en un souffle d’adrénaline « wah-toi-aussi-t’es-bonne-t’as-vu ». La place entière applaudit sa spontanéité, cria son nom en lançant des confettis et en agitant, de toutes parts, des drapeaux à son effigie, en la portant en triomphe et on offrit de faire d’elle la nouvelle chef du village en sacrifiant un panda.
Cependant, par bonheur, « être bonne » n’est pas le seul compliment dont un inconnu peut gratifier une femme. Un jour où elle s’était épilé la moustache et fait éclaté quelques boutons d’acné avant boire le sang d’un chaton de bon matin, tandis qu’elle rejoignait la gare à pieds, un très aimable « –excusez-moi … ? » la sortit de ses rêveries habituelles de meurtres d’enfant. Prête à rétorquer qu’elle n’avait pas le temps pour un sondage sauf si on peut y goûter des chocolats, elle jeta dans un soupire exaspéré un « – … oui ? » telle une vraie connasse parisienne en exile provincial. Il lui répondit avec un sourire « –je voulais juste vous dire que vous êtes très belle. ». Subjuguée elle laissa tomber un « –merci … » avec ses deux bras et sa mâchoire. Sans trop savoir quoi ajouter, stupide, béate elle resta là, tandis qu’il poursuivit son chemin comme si de rien n’était.
Je crois qu’elle ne lui aurait guère retourné le compliment, mais, me dit-elle, tout changea en elle : un sourire naquit au coin de ses lèvres sèches de frustrations quotidiennes et ne mourut qu’au soir venu lorsqu’elle s’endormit dans de doux rêves où, comme d’habitude, elle avait conquis le monde par la violence.
Cet inconnu avait rendu sa journée belle, par ce compliment gratuit et sans détour. Par sa simplicité, sa pureté et son honnêteté … enfin, ami lecteur, comprends-moi bien par « pureté » je n’exclue absolument pas, pour autant, qu’il se soit tripoté plus tard avec l’image mentale qu’elle lui avait laissée … ça … Mais il ne lui a rien demandé, pas un numéro de téléphone, pas de proposition indécente, rien, il n’attendait ni n’espérait rien d’elle. C’était un compliment gratuit et chaste qu’elle ne pouvait recevoir qu’avec gratitude.
Alors voilà, ami lecteur, ce que je te propose : Open Blog express ! Sortez vos agendas et notez, pour la semaine prochaine.
Pour rendre ce monde un peu meilleur, de temps à autres, lâchons à la face d’un être beau tous le bien que nous pensons qu’il procure à nos yeux. Peut-être que dans le lot certains nous retourneront ce compliment, mais qu’importe, faisons-le gratuitement, sans rien attendre en retour, sans drague, sans perspective coïtale. Juste comme ça, pour rien, pour simplement dire à l’autre que sa beauté est remarquable.
Ami lecteur, je serais bien aise de lire tes impressions sur l’art de signifier à un(e) inconnu(e) qu’il/elle te plait ou la façon subtile avec laquelle quelqu’un te l’a signifié. Alors comme toujours, j’attends vainement tes réactions dans les commentaires ci-dessous, sur la page Facebook du blog, twitter (@singlexperiment), e-mail, ou n’importe où, qu’importe.
Encore une fois j’ai adoré. Je suis fan.
J’ai eu des larmes aux yeux tellement j’ai ris.
J’essaie souvent de glisser des compliments aux personnes que je trouves belles, que ce soient des nanas ou des mecs, amis ou pas. Ça fait tout le temps sourire l’autre, et ça me fait sourire à chaque fois de le voir, ce petit sourire intimidé, alors que je n’y suis pour rien, je n’ai fait que dire la vérité.
Merci amie lectrice !
J’abordais justement le sujet avec une bonne amie aujourd’hui-même, ayant reçu un compliment sur mon physique remarquable d’une personne l’ayant elle-même reçu d’une autre de bon matin … je me sens comme le devoir de perpétuer la chaîne et gratifier un(e) inconnu(e) de cette éloge gratuite et sans arrière pensée …