Super premier rendez-vous, expo, ciné, cérémonie de sacrifice animal, resto, la perfection même, un sans fautes, bravo. Puis la soirée touche à sa fin, quelques sourires gênés, la question d’un dernier verre se pose et nous y voilà. Depuis des lustres, depuis que le monde du sexe est tel que nous le connaissons, avec toutes ces mœurs décalées, ces travers indescriptibles, cette pornographie débridée, qui feraient se retourner dans leurs tombes nos aïeux, et donner des attaques à ceux qui sont encore en vie, beaucoup s’interrogent sur le fait de coucher le premier soir. Est-ce une bonne chose, est-ce admissible dans nos valeurs, cas de conscience et tout et tout …

C’est épuisant et ridicule. Voyons pourquoi :

Facteur limitant

Evidemment, dans ces histoires-là, le facteur limitant, l’empêcheuse de coucher en rond est la femme. Si les mœurs sexuelles ne tenaient qu’à l’homme, il est très probable que les gens coucheraient ensemble pour se dire bonjour : « Salut, comment tu vas ? Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu ! On se fait l’amour ? ». Voilà ce qu’on entendait au détour d’une conversation, dans la rue ou au bureau. Un « on se fait la bise » serait considéré comme bien trop pudique pour être un signe amical. Mais je m’égare.

Généralement, l’homme est un garçon facile. Tant que la demoiselle lui plait à peu près, la perspective d’une relation sexuelle aura fait migrer son cerveau vers sa braguette. Malléable à souhait, il se pliera bien volontiers à une démonstration de ses talents d’amant … si madame y consent.

Parce que nous y voilà. Elle est le facteur limitant. C’est elle qui conditionnera la poursuite de l’aventure. C’est donc à elle que revient généralement ce choix difficile et lourd de conséquences.

Bon, les esprits simples que nous sommes auraient tendance à dire que le choix devrait être vite fait grâce à un simple et efficace envie/pas envie (selon le bonhomme et l’ambiance). Mais faisons comme si c’était plus complexe que ça.

Pourquoi ne veut-elle pas de vous le premier soir ?

Messieurs, il y a probablement mille raisons pour que la donzelle ne souhaite pas vous offrir son corps en ce premier soir de rendez-vous. Aussi vais-je commencer par une petite liste non-exhaustive pour en citer quelques unes.

-elle a des principes

-elle a ses règles

-elle n’est pas sûre de ce qu’elle veut

-elle n’est pas épilée

-elle est complexée par un hideux détail de son physique

-en fait c’est un homme

-elle tente de vous accrocher en créant une dépendance (point développé par la suite)

-elle vous connait trop bien

-elle vous connait trop peu

-elle vous trouve moche

-elle vous trouve con

-vous êtes trop intelligent et elle se sent rabaissée

-vous êtes trop beau et elle se sent mise en concurrence

-vous n’aimez  pas les chats

-votre réputation vous a précédé, elle sait que vous êtes un mauvais coup

-vous avez mangé de l’ail

-vous avez un moreau de salade entre les dents

-il y a un petit détail chez vous qui ne lui plait pas (là c’est champ libre à absolument tout : une dent de travers, un poil de nez qui dépasse, des gencives apparentes quand vous souriez, …)

Voilà quelques idées en vrac qui ouvrent un peu le champ des possibles … pour toute suggestions, les commentaires sont bienvenus.

Développons maintenant deux cas particuliers assez commun :

Le cas de conscience

En effet, le premier soir, la demoiselle peut se retrouver face à un cas de conscience.

Généralement dans ce cadre, elle aura envie (si ça n’était pas le cas, elle ne se poserait pas de question) mais son sens moral la fera douter de l’image qu’elle donne, qui sera décalée par rapport à celle qu’elle a d’elle même.

Le mot clé employé le plus souvent dans ce cas là c’est « salope ».

Amie lectrice, si ton cas de conscience ne se limite qu’à ça (la peur de passer pour une salope), laisse-moi te dire deux choses :

-d’une, c’est trop tard : tu en as envie, tes pensées impures font donc déjà de toi le suppôt du malin. Tu serais une trainée aux yeux de n’importe quel extrémiste … franchir le pas semble bien peu de choses maintenant, non ?

-de deux, aux yeux de ton amant (en tous les cas, à ceux de la plupart des hommes normalement constitués cérébralement), tu seras simplement normale. Eh oui, après avoir partagé un peu de plaisir, monsieur ne va certainement pas vous insulter non plus ! Et puis quoi encore ?

Technique de chasseresse

A côté du banal cas de conscience, on peut aussi trouver des demoiselles calculatrices qui, bien qu’elles puissent être tentées par un dernier verre chez leur aimable proie, préfèrent attendre pour servir d’autres fins à plus long terme. En effet, en se refusant le premier soir, mais en faisant tout de même comprendre à leur ami/victime qu’elles ne sont pas contre l‘idée, elles maximisent les chances d’assurer un second rendez-vous, puis éventuellement une forme de dépendance chez lui, ou, en tous les cas, une attente.

Alors évidemment, ça ne marche peut-être pas à tous les coups : en frustrant tout le monde, et surtout le mâle, l’effet de cette manœuvre peut s’avérer très lassante si elle dépasse un certain nombre de rendez-vous chastes (nombre variable selon monsieur).

Après ça, votre sens moral, vos motivations/démotivations sont impénétrable (elles au moins !), aussi je ne peux détailler d’avantage de cas de figure. Que puis-je savoir de ce qu’il se passe dans vos têtes. Pour ça, je fais appel à vous directement : comme toujours, n’hésitez pas à raconter un peu de ce qu’il y a dans vos têtes dans les commentaires !